Incendie à Réchesy
La colonne de fumée rougeoyante se voyait à des kilomètres à la ronde samedi soir autour de Réchésy (90).
La colonne de fumée rougeoyante se voyait à des kilomètres à la ronde samedi soir autour de Réchésy (90). Il est environ 22 h 30 lorsqu’une trentaine de pompiers du Territoire commandés par le lieutenant-colonel Christian Jeandemange ont convergé sur l’incendie à Pizzathèque, un établissement spécialisé dans les pizzas et les tartes flambées à emporter, situé route de Pfetterhouse. « Les flammes avaient percé la toiture », résume l’officier de garde départementale. « Le bâtiment de deux étages était la proie d’un embrasement généralisé. » A l’intérieur, les planchers et les escaliers se sont déjà effondrés et les murs sont à nu après la disparition des revêtements. Consigne est donc donnée aux hommes de ne pas pénétrer dans le bâtiment et de ne pas s’en approcher. Les soldats du feu craignent que des pans de murs fragilisés ne s’effondrent.
Autre élément important : il n’y a pas de bornes à incendie. Ce détail avait d’ailleurs conduit la commission de sécurité à émettre un avis défavorable à l’ouverture d’une pizzéria recevant du public. Il a donc poussé le propriétaire à créer une activité de vente à emporter mais celle-ci connaîtrait des difficultés et devait être mise en vente.
En attendant, les pompiers doivent se ravitailler dans le centre de Réchésy au moyen de camions citernes. Leurs allers et venues se sont poursuivis toute la nuit. Mais il est trop tard pour sauver le bâtiment principal. La direction des secours a donc demandé aux hommes de laisser brûler et de ne protéger que le laboratoire de fabrication des pizzas. Peu à peu, l’intensité du feu a baissé ce qui a permis d’inonder les flammes. Vers 2 h 30, les grosses lueurs de couleur orange ont disparu. Ils ne restent que des flammèches. Reste une question troublante voire inquiétante : où sont donc passés le gérant de Pizzathèque et sa famille ? Une affichette à l’entrée de la propriété laisse entendre qu’ils sont en vacances. Seulement les secours s’étonnent de la présence du chien totalement affolé, d’une voiture dont les portes ne sont pas fermées à clé et d’un cyclomoteur. Ils sont tous les deux garés à proximité de la maison. Une porte d’entrée est fermée de l’intérieur, comme en témoigne une clé laissée dans la serrure. Ce détail a conduit la première d’équipe d’attaque du feu à pénétrer dans le brasier, à la recherche de victime. L’un des hommes, un caporal du centre de secours de Delle, s’est brûlé à la main. Il a été conduit par ses collègues au centre hospitalier de Belfort. « Il pensait trouver quelqu’un à l’intérieur », justifie le lieutenant-colonel Jeandemange…
Pascal CHEVILLOT