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Le corps communal des sapeurs-pompiers de BEAUCOURT à vu le jour en 1851. 

Fruit d’initiative privée de la part de la société JAPY FRERES, et suite à plusieurs incendies, la création de ce corps fort alors de 66 sapeurs-pompiers, s’imposait…

 

Revenons quelques années en arrière : Une longue série d’incendies accidentels et même criminels allait secouer la population de BEAUCOURT

Le samedi 1er juillet 1815, entre 5 et 6 heures du soir, un corps de troupes autrichiennes se composant de 50 à 60 hussards Hongrois, sous les ordres de deux officiers, arriva inopinément dans la prairie située devant le village, à l’emplacement actuel de l’usine NIDEC et du Super U. Ces cavaliers y cernèrent une quarantaine de personnes, hommes, femmes et enfants occupés à faire les foins. Les deux officiers et les hussards menaçaient de sabrer les malheureux si on ne leur délivrait pas sur l’heure 1000 Louis d’Or. L’officier commandant le détachement, doutant finalement de la capacité des prisonniers à satisfaire ses exigences, détacha un sous-officier et quatre hussards pour aller quérir le Maire Fritz JAPY. Ne l’ayant pas trouvé, ils se retournèrent contre son fondé de pouvoir, Monsieur BERNARD, qu’ils enjoignirent de répondre à leurs desiderata, sous la menace, en cas de refus, d’incendier l’usine. Prévenus de l’arrivée de la troupe et craignant pour leur vie et celle de leur famille, les trois frères JAPY s’étaient enfuis. Monsieur BERNARD n’avait ni le pouvoir, ni les moyens de satisfaire non plus aux exigences des envahisseurs. Le Commandant mit alors ses menaces à exécution. Il fit incendier le bâtiment principal de la fabrique et tout ce qu’il contenait. Son forfait accompli, il se retira non sans laisser des vedettes tout autour du brasier pour en interdire l’accès. Ces hussards Hongrois dépendaient du corps d’armée autrichien stationné à Porrentruy. L’Empereur Alexandre, apprenant l’incendie de Beaucourt, en fut fort irrité. Il n’oubliait pas que sa mère avait vécu toute sa jeunesse à Montbéliard et au Château d’Etupes et lors de son passage, il avait promis à la population que la région serait épargnée.

A l’époque aucun corps de sapeurs-pompiers n’existait. Ce fait divers servit donc de leçon et la commune, comme les manufacturiers réfléchirent à la mise en place d’un corps de soldat du feu. 

C’est alors que le 28 Août 1837, une délibération indique que les gardes nationaux font offices de pompiers. Ils sont alors équipés d’une pompe tirée à bras d’hommes, puis plus tard, tractée par des chevaux, comme le 19 Août 1849, à l’occasion de la visite de l’empereur NAPOLEON III à BELFORT. 

Le 11 janvier 1852, la garde nationale est supprimée, cela, heureusement, peu de temps après la création du corps de sapeurs-pompiers de BEAUCOURT, en 1851. Un décret du 29 décembre 1875 établit que l’entretien de la caserne, l’achat du matériel et la rétribution des sapeurs-pompiers est du ressort de la commune, cette décision ne plût pas du tout au maire d’alors, M. Adolphe JAPY qui écrit à la préfecture pour expliquer que les finances communales ne lui permettent pas d’appliquer ce décret. Mais le sort le fera changer d’avis six ans plus tard.

En effet, le 23 janvier 1881, vers 2 heures du matin, un incendie se déclare au centre des ateliers de visseries, de quincaillerie et d’horlogerie. Activé par des vents violents, il se propage très rapidement dans les étages. Le froid terrible à gelé les conduites d’eau, cette situation n’a pu que compliquer le travail des pompiers BEAUCOURTOIS, malgré le renfort de collègues, de villageois et de la population des villages voisins. Ils ne parviennent à circonscrire le feu que vers 10 heures du matin. Mais cette réussite n’en cache pas moins les dégâts, estimés à 4 millions de francs de l’époque. Une polémique voit le jour sur le manque d’équipement du centre de secours local. Ce dernier détail d’équipement n’a pas échappé à la société «Japy frères ».

 

En 1884, elle met à disposition cinq pompes à incendies avec chariot, deux dévidoirs, trois avant-trains, une grande échelle, sans oublier des casques, clairons, des tenues et flambeaux. Une grande partie de ce matériel est d’ailleurs fabriquée par les Japy. En plus la société Japy, verse une subvention de 1 franc par pompier et par manœuvre et habille gratuitement les pompiers qui travaillent dans l’entreprise. La compagnie compte alors, en 1884, trois officiers, cinq sous-officiers, huit caporaux et quarante sapeurs. Un arrêté municipal en date du 18 Février 1897 fixe le nombre maximum de sapeurs pompiers dans la ville de BEAUCOURT a 62 hommes.

A partir de 1898 l’effectif se stabilise donc à environ 60 sapeurs-pompiers. Jusqu’en 1942, les industriels fournissent en plus du matériel, les chevaux. Après cette date, la commune, dont le Maire est Alfred PECHIN, achètera une autopompe DELAHAYE. Munie d’une pompe de 60m3 et d’une échelle de 8 mètres, elle est armée par huit sapeurs-pompiers. Inaugurée le 5 juillet 1942, cette « demoiselle » comme l’appelle les Beaucourtois, à été conservée par le corps. Elle est aujourd’hui entièrement rénovée. Les sous-sol de la Mairie devenaient trop petits et le nombre croissant des interventions ne permettaient plus de s’agrandir. En sa qualité de centre de secours, la ville de BEAUCOURT devait a sa compagnie de sapeurs-pompiers un poste fixe et des locaux modernes pour son important matériel. C’est chose faite en 1965, la caserne s’élève sur 272 m², spacieuse, pratique, elle a coûté à l’époque 232 000 Frs. Le centre se situe encore de nos jours au même endroit.

Le centre de secours est départementalisé en 1999 et devient donc une unité du corps départemental du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) du Territoire de Belfort. Le bâtiment est alors cédé au SDIS 90.

 

En 2006, le SDIS 90 après plusieurs années de réflexions, décide de rénover totalement le centre de secours. Les travaux débutent en avril pour se terminer en novembre. Durant cette période le matériel et le personnel sont déplacés dans les locaux désaffectés prêtée gracieusement par une entreprise privée de Beaucourt.

 

A de multiples reprises, les pompiers sont intervenus pour des incendies détruisant le patrimoine des « Japy » :

DatesNaturesObservations
1902Fonderie de cuivreBâtiment totalement détruit
Février 1906Fonderie laitonTrès important dégâts
1907Usine de la charbonnièrePlus de 9 heures de lutte
Février 1910Atelier d’horlogerieDébut d’incendie
Janvier 1971Ateliers halles japy (SBM)Bâtiment totalement détruit
Juillet 1975Château des cèdresCantine, bibliothèque, CE, détruits
1979Château BornèqueDétruit
1985Pavillon des cèdresTotalement détruit
2 décembre 1994Château Fernand JAPYFeu de plancher/plafond
21 avril 1996Dépendances du château Fernand JAPYBâtiment détruit
21 novembre 2014Château Robert, rue Pierre SellierBâtiment détruit
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